Les Cafforts de Trôo (caves-fortes)

Les Cafforts de Trôo (caves fortes) sont une curiosité unique dans toute la région. Lorsqu'on a la possibilité de visiter un pareil labyrinthe, on découvre des galeries qui s'entrecroisent ou se réunissent à des carrefours formant de grandes salles de plusieurs mètres de hauteur.

Leur très grande ancienneté ne saurait être contestée, on les dit d'époque gauloise ou du haut Moyen Âge.

Un fait caractéristique est la communication de presque toutes les caves entre elles et leur débouché définitif dans une immense salle. C'est ce refuge central qui a dû servir aux différentes périodes difficiles de notre histoire. Depuis les Cafforts, monte, taillé dans le rocher, un long couloir en colimaçon de 0m70 de largeur, aboutissant sous la butte.

 

Ce refuge souterrain est lié à l'idée de protection contre l'extérieur, contre l'envahisseur, contre les inscursions ennemies. Trôo en a subit beaucoup dès la guerre de Cent Ans qui l'a marqué. Des systémes défensifs ont été créés dans ces labyrinthes : parmi eux, des trous, creusés au sol profonds de 2 à 3m dans des endroits obscures, offraient une prison de pierre à l'ennemi qui se blessait en tombant. De solides portes fermaient les galeries au long du parcours judicieusement placées aux endroits stratégiques, des fermetures dites "en virgules", etc...

Durant l'invasion prussienne de 1870/1871, une partie de la population de Trôo s'est cachée avec ses bestiaux et ses provisions dans le dédale troglodytique de la colline. Cet asile rejoint à la hâte ne tint pas très longtemps car l'occupant réquisitionnait les subsistances et recherchait les francs-tireurs.

 

Certaines de ces nombreuses galeries ont été aussi des carrières d'extractions de tuffeau, c'est le cas pour les Cafforts de Lusignan par exemple. Les coteaux de la vallée du Loir renferment d'importants réseaux de galeries de carrières souterraines sur parfois plusieurs étages comme à Trôo ou à Saint-André (sur la commune de Villiers sur Loir).

Au cours des siècles et en fonction des besoins, l'activité des carrières a varié pour atteindre un caractère semi-industriel à la fin du 18ème siècle et pendant tout le 19ème siècle. Au fur et à mesure de leur abandon, les entrées des carrières ont été converties en caves-habitations.